eli29s Bienheureux

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Posté le: Lun 7 Nov 2011 - 17:30 Sujet du message: Luc 17, 1-6 |
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La vie fraternelle Jésus revient à ses disciples, mais le thème du bref entretien qu’il a ici n’est plus l’argent, comme au chap. 16, mais la façon de vivre les relations fraternelles – et ce, sur deux points. Une première parole met en garde chacun (cf. v. 3a) contre le scandale – un terme qui désigne initialement la pierre qui fait achopper quelqu’un. Tel croyant, qui est petit et faible, peut trébucher en voyant le comportement d’un autre membre de la communauté, et être conduit à être infidèle au Christ, à abandonner la foi chrétienne (v. 1-3a). Certes, les épîtres de Paul illustrent un problème analogue, lorsque l’apôtre écrit à propos des viandes immolées aux idoles (cf. 1 Co 8, 9-13). Mais le cas est ici plus pernicieux ; ceux que vise Luc doivent être ces chrétiens qui tiennent des discours pervers dans le but d’entraîner les disciples à leur suite et qui conduisent à l’apostasie (Ac 20, 29-30). De telles occasions de chute sont inévitables dans la vie chrétienne, du fait probablement de Satan (cf. 22, 3 pour Judas). Au disciple qui pousse son frère à être infidèle à Dieu, Jésus lance l’apostrophe « malheureux ! » : elle suggère la catastrophe finale à laquelle doit s’attendre celui qui fait vaciller autrui. C’est pourquoi mieux vaudrait pour un croyant périr de suite, que de provoquer l’apostasie d’un de ses frères plus faibles. Jésus enseigne ensuite comment le chrétien doit répondre à une offense personnelle commise par un autre croyant (v. 3b-4). Il faut d’abord pratiquer la correction fraternelle, oser dire à l’autre le mal qu’il nous fait, et non ruminer en silence ou étouffer la chose. Car c’est ainsi que l’autre peut se reconnaître coupable et se repentir ; tel est le but à rechercher. Après cela, qu’on pardonne ! Derrière cette consigne, il y a la pratique même de Jésus (23, 34) et la deuxième requête de la prière du Seigneur (11, 4) : je suis moi-même un pécheur pardonné par Dieu et, si je refusais de pardonner à mon frère, je risquerai de me fermer moi-même au pardon que Dieu ne cesse de me donner au pardon que Dieu ne cesse de me donner. Du coup, je dois pardonner aussi souvent que celui qui me cause du tort se repent. Puissance de la foi : Au verset 5, les interlocuteurs changent ; ce sont les apôtres qui s’adressent maintenant au Seigneur de l’Église. Or, exception faite de leur institution (les douze comme apôtres, 6, 13), ils sont seulement intervenus pour être envoyés en mission et en revenir (9, 1.10), puis, sous les traits de Pierre, pour demander au Seigneur si la parabole des serviteurs vigilants leur était destinée (12, 41). Le reste du temps ils sont fondus dans la masse des disciples. Par leur bouche, ici, c’est une demande des responsables de la communauté chrétienne que nous entendons. « Ce sont vraiment des exigences démesurées que Jésus vient d’imposer à tous ses disciples » touchant la vie fraternelle : comment peut-on pardonner sans cesse ! Les apôtres s’inquiètent donc « des moyens de vivre un tel programme » (P. Houzet). A la demande des responsables, le Seigneur (second emploi de ce titre en deux versets) ne répond pas de façon évidente. Il formule d’abord une sentence analogue (v.6) à celle du chameau et du trou de l’aiguille (cf. 18, 25) : il s’agit dans les deux cas d’évoquer des évènements inimaginables. « Si vous avez de la foi même de façon minime – cette foi, vous l’avez de façon durable ! –, c’est suffisant » pour réaliser ce qui est strictement impensable ! L’image fantastique d’un mûrier qui obéirait et irait se planter dans la mer signifie que la foi peut obtenir l’impossible. Par le terme « foi », il faut évidemment entendre la réponse de l’homme à l’initiative de Dieu, et non quelque façon magique de contraindre Dieu à réaliser des prodiges ! ____________________ Deviens ce que tu reçois !!!! Le Corps du Christ. St Augustin. |
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